Résumé de l'épisode précédent
: alors que vient de sonner le dinner break du Day 5, il ne reste plus
que 237 joueurs en course sur le Main Event des WSOP et le chipleader se
nomme Romain Lewis ! Jusqu'où se poursuivra la belle histoire ? Réponse
dans cette sixième et dernière partie fleuve.
Un
retweet et je ferme tout. J’éteins la connexion avec le monde
extérieur. Stéphane est là en avance pour me ramener à la villa.
J’aperçois un petit sourire sur le coin de sa bouche. Ne vous attendez
pas à une quelconque explosion de joie : ce sera la plus grosse
expression d’excitation que nous vivrons ensemble durant ce dinner
break. En grignotant un bout, le coach me raconte quelques anecdotes
datant de sa carrière de tennisman. Il doit savoir que parler poker ne
servirait pas à grand-chose. Je n’arrive pas à savoir s'il fait semblant
d’être occupé sur son téléphone ou s’il l'est réellement mais on ne
parlera pas beaucoup plus durant cette pause. C’est la grosse différence
entre un coach et n’importe quel autre humain. Ici, à la place de
Steph', en face d'un de mes amis ou connaissances j’aurais eu beaucoup
de mal à ne pas vouloir en savoir plus sur le déroulé du tournoi. Je
prends une petite note mentale.
Ce genre de pause est ultra relaxant.
Je fais quelques longueurs dans la piscine histoire de me rafraîchir et
sortir quelques instants de cette chaleur infernale. Steph' me fait
signe : il reste quinze minutes, c’est l’heure de repartir. Quelques
mots d’ordre dans la voiture, peu ou prou les mêmes que d'habitude :
patience, moment présent, rigueur et acceptation. Je réponds à ses
encouragements avec un petit clin d’oeil avant de refermer la porte. Le
clin d’oeil de la confiance. J’ai une nouvelle pensée. Suis-je en sur-confiance ?
Pourquoi cligner de l’oeil et pas juste remercier normalement ? Le clin
d’oeil… ne veut rien dire finalement. Bon, elle ne sert à rien cette
pensée, hop sors de là ! C’est fou comme je peux divaguer rapidement.
Faire le tri de ce qui se passe dans ma tête n’est pas évident. Au moins
quand les cartes seront distribuées, ça sera plus simple. J’essaie de
ne pas donner trop d'importance à la majorité de mes pensées car elles
ne sont que cela : des pensées. Je prendrai plus au sérieux mes actions,
elles sont plus signifiantes.